Quel bonheur de pouvoir enfin passer une frontière simplement et sans arnaque!! 

Bon, nous avons quand même réussi à embarquer à bord d'un poids lourd afin de ne pas payer le pont enjambant le Mékong qui permettait de rejoindre le poste frontière de Thaïlande. Ce pont est en effet payant, et la sécurité t'empêche de le traverser à pied alors qu'il y a largement de place pour les piétons... Tu es normalement obligé de prendre un bus qui au final revient très cher pour les cinquante mètres à faire...

Bref, nous voilà donc en Thaïlande!

La différence de développement avec le Laos est frappante. A peine passés la frontière, nous retrouvons le monde de chez nous avec ses embouteillages de voitures, ses grands centres commerciaux, ses fast-food et tous ses immeubles modernes... Mais il faut le dire, ça fait du bien de retrouver aussi un peu de confort et de modernisme de temps en temps ! 

Nous nous trouvons un petit hôtel super sympa pour trois fois rien, le luxe pour pas grand chose!! Bienvenu en Thaïlande !

On prend donc nos marques dans la ville de Chiang Rai, et nous comprenons vite que le marché tient une très grande importance en Thaïlande , car entre les "nights markets", les "Saturday markets", plus tous les autres marchés de jour et de nuit de la semaine, il y en a toujours un à découvrir!

Et l'ambiance y est vraiment sympa. On y trouve principalement des fringues, des souvenirs et tout un tas de stands de bouffe excellente et pas chère du tout! De quoi bien se péter le bide à moindre coût !!

Par contre, lorsque l'hymne nationale retentit (environ deux fois par jour dans certaines villes), tout le monde s'arrête, la circulation y compris, et la vie ne reprend qu'à la fin de l'hymne... La première fois, nous n'avions pas capté évidemment et nous étions les seuls à continuer tranquillement le marché tout en parlant. Il nous a fallu un petit temps avant de se rendre compte que tout le monde était immobile et que l'hymne était entrain de retentir... Oups ...

Chiang Rai ne possède pas une tonne de chose à voire, mais on l'a trouvée bien agréable avec sa "clock tower" complètement kitsch qui trône en son centre 

 et où se déroule tous les soirs un spectacle son et lumière complètement bidon mais que les chinois adorent !

Ils se débrouillent quand même pour arriver à se prendre en photo au moment même où un camion passant derrière masque une bonne partie de l'horloge . Mais ils s'en contentent et ils s'éclatent !! Ah ces Chinois en vacances... On ne les comprend pas toujours...

Nous avons surtout adoré ce magnifique temple blanc, construit par un sculpteur/architecte en 1997 qui s'est tapé son petit délire... En effet, ce temple est complètement étonnant!

 

A commencer par ces plots disposés le long de la route en arrivant et qui donnent le ton...

Jamais vus des comme çà !

puis toutes ces créatures de l'enfer tendant leurs mains vers le ciel et qu'il faut enjamber afin d'accéder à l'entrée principale,

et enfin, les peintures murales à l'intérieur du temple qui sont du gros n'importe quoi! Aucune photo à l'appui car c'était interdit, mais on pouvait y voir Batman, Superman sur le toit des "twin towers" avec les avions qui se crachent dedans , des vaisseaux spatiaux, des dragons, des petits"mignons" au milieu de tout çà plus un tas d'autres choses toutes aussi farfelues. Surprenant pour un temple, mais c'était très bien fait et cela valait le coup d’œil !

Notre passage à Chiang Rai nous aura permis de rencontrer également Manu et Patricia, un couple tombé amoureux de la Thaïlande il y a 10 ans, et qui y revient plusieurs mois chaque année. Ils nous ont proposé de les suivre à moto pendant quelques jours afin de vivre une expérience totalement hors des sentiers battus, ce que nous avons accepté évidemment sans hésitation!

Nous voilà donc partis au milieu de jolis paysages montagneux,

Très jolie route serpentant entre massif montagneux et bananerais

afin de rejoindre le point le plus au nord du pays, à la frontière avec la Birmanie, la ville de Mae Sai.

 Cette ville est réputée pour son immense marché aux influences Thaïe et Birmanes, un marché très animé, coloré et extrêmement bien rangé

Attention, il n'y a pas une courgette qui dépasse!

Nous n'avions malheureusement pas pris nos passeports avec nous ce jour-là, et nous n'avons donc pas pu passer la frontière juste pour le fun, histoire d'avoir le tampon Birman et de mettre un pied dans le pays 

Bon, c'est vrai que l'on aurait pu faire comme beaucoup de Birmans qui empruntent les chemins de contrebande afin de vendre leurs produits sur les marchés Thaïlandais, mais on ne voulait pas non plus risquer les problèmes ...

La rivière sépare la Thaïlande à gauche de la Birmanie à droite. Mais elle se traverse très facilement et il est donc facile de se rendre d'un pays à l'autre sans passer par le poste frontière.

Nous commençons à croiser également quelques femmes musulmanes totalement voilées, mais qui paraissent tellement plus libres et épanouies que chez nous!

Elle fait son vélo tranquillement avec ses copines, et elle était ravie de prendre la photo avec Aurore. Des photos qui seraient quasi-impossibles chez nous...

Le soir venu, le couple avec qui nous étions nous a fait la surprise de nous emmener dormir dans un petit bungalow super mignon que l'on a encore une fois eu pour vraiment pas cher.

En réalité, voyageant également comme nous avec un budget serré, ils sont toujours à la recherche de bons plans. Un jour, alors qu'ils venaient se balader par ici, ils ont trouvé ce grand centre de vacances totalement désaffecté suite à sa faillite. Seuls subsistent ces quelques bungalows que le propriétaire continue de louer à des prix dérisoires.

Nous dormions quand même à côté du plus grand gong au monde !

Regardez la taille d'Alain à côté!

Après une bonne nuit de sommeil dans notre petit nid douillé, nous sommes partis à la rencontre d'une ethnie : les Akha, vivant dans la ville de Mae Salong, toujours à proximité de la frontière Birmane.

Il s’agit d’une ethnie originaire du Laos, de Birmanie mais également du sud de la Chine. Les Akha vivent généralement dans des coins assez reculés, et l’on peut les reconnaître très facilement grâce à leur jolie tenue colorée, mais surtout grâce à leur coiffe unique et si particulière.

Voici Amé qui nous a ouvert ses portes avec beaucoup de gentillesse.

Sa coiffe est ornée de pièce de monnaie et de boules en fer blanc. La plaque de fer à l'arrière de sa coiffe est présente systématiquement, tandis que les colliers ne se portent que pour les grandes occasions. Elle tenait absolument à les avoir pour la photo, très coquette Amé

L’entrée de chaque village est marquée par une porte bien spéciale, la porte aux esprits  !

Cette porte capte les mauvais esprits et sépare le monde des esprits de celui des humains. Passer sous cette porte permettrait de se purifier des mauvais esprits de la jungle...

A ses côtés, on peut aussi y trouver des totems de forme humaine.

Les Akha cultivent le culte des ancêtres et les offrandes constituent des événements importants.

Chez les Akha, ce sont les femmes qui décident et qui ont le pouvoir  !

Elles ont en effet un très fort caractère, et ce sont elles qui font vivre le foyer. Elles sont à la fois en ville pour vendre leur artisanat, mais aussi aux champs pour les récoltes (riz, maïs et opium principalement), elles s’occupent du bétail, de la maison, bref, elles en font beaucoup ! Quant aux hommes, on ne sait pas trop ce qu’ils font car on ne les voit pas beaucoup… On suppose qu’ils doivent certainement aider les femmes aux champs…

D’ailleurs, lors de certaines cérémonies, ce sont les femmes qui se balancent dans le vide avec leur espèce de balançoire que l’on retrouve dans chacun de leur village.

Ces balançoires sont toujours construites au bord d’un trou ou d’une falaise pour que cela rajoute un peu de piment à l’activité , et la « cérémonie de la balançoire » est l’une de leurs cérémonies principales !

 C’est une grande chance que nous avons eu d’avoir pu réellement côtoyer cette ethnie. En effet, le couple que nous avons rencontré connaissait très bien Amé et parlait plutôt bien le Thaï, ce qui nous a permis de communiquer et d’échanger avec elle chez elle.

Elle nous a fait essayer sa coiffe richement ornée et très lourde, nous a montré son artisanat (sacs, bracelets…) qui est l'une de leur principale source de revenus, des souvenirs qu’elle garde précieusement tels que des anciennes photos d’elle et de ses enfants, de vieilles pièces de monnaie dont certaines dataient du temps de l’Indochine...

Ce fut un moment unique dont on se souviendra toujours, et l’on remercie encore énormément Manu et Patricia de nous avoir permis de vivre cette belle rencontre.

Après ces quelques jours très riches passés sur Chiang Rai et dans ses environs, nous nous dirigeons à présent sur Chiang Mai, et nous avons le plaisir de vous informer que dorénavant, nous ne vivons plus à la même époque que vous ! Et oui, ici nous sommes en 2559 selon le calendrier Bouddhiste !

Et c'est bien noté comme cela sur les billets de bus comme vous pouvez le voir!

Chiang Mai est une grande ville, la troisième du pays avec ses 250 000 habitants.

Son histoire est plutôt intéressante car elle fut fondée au XIII ème siècle, et c’est à cette époque que les canaux et les remparts constituant l’actuel centre historique furent construits.

Au XIV ème siècle, Chiang Mai était la capitale de l'un des nombreux royaumes qui constituaient alors la Thaïlande à cette époque, mais elle fut prise pour cible de nombreuses fois et tomba entre les mains des Birmans du XVI ème au XVIII ème siècle. La ville resta coupée du reste du pays jusqu’au XXème siècle (aucune route n’y menait), et développa ainsi un style artistique bien particulier, mélange de style Birman, Laotien et Thaïe.

Nous avons trouvé la vieille ville très agréable et vraiment belle avec ses petites rues pavées, son architecture soigné et ses nombreux temples si richement décorés. La ville en compterait à elle seule plus de 350 !

En voici donc quelques-uns que nous avons trouvés particulièrement jolis.

Le Wat Chedi Luang, de loin le plus impressionnant de Chiang Mai. Il fut en grande partie détruit lors d'un tremblement de terre en 1545, et ne fut jamais reconstruit lors de la domination Birmane. Il est à présent en cours de rénovation.

Nous avons adoré tous ces éléphants sculptés sur la façade.

Voici un exemple de stupa que l'on peut retrouver un peu partout dans la ville, bien souvent dans l'enceinte des différents temples. Il s'agit d'un mausolée commémorant la mort de Bouddha.

L'intérieur des temples était tout aussi magnifique avec ces grands Bouddha

Cherchez l'intrus 

Par contre, nous ne savions pas que dans la religion Bouddhique, la femme était considérée comme impure… Certaines parties des temples sont donc tout simplement interdites aux femmes, de même que l’accès à certaines sources d’eau censées être sacrées !

 De même, il est également interdit pour une femme de pénétrer dans un temple en étant indisposée… Mais pas de vérification à ce niveau-là  ! 

Après avoir fait la visite culturelle de la ville, et comme au bout d’un moment les temples c'est beau mais ça devient un peu chiant , nous avons profité de notre passage sur Chiang Mai pour assister à un incontournable match de boxe Thaïe !

Et même si la boxe n’est franchement pas une grande passion pour tous les deux, ça nous a bien plu de vivre cela en direct et de voir un peu l’ambiance qu’il pouvait y avoir. L’échauffement des deux adversaires est un véritable rituel avec des gestes bien particuliers, quant au match en lui-même, et bien ça se tape de dessus sans trop qu'on en comprenne les règles, mais on se laisse vite prendre au jeu ! Bon, bizarrement, lorsqu'il y avait un Thaïe en jeu, c’était toujours lui qui remportait le match ! La jeune française aurait pourtant bien mérité de gagner son combat !

Après la session boxe, voici venu le moment de la session VTT de descente ! Et oui, Chiang Mai se situe au pied d’une montagne où se trouvent pas mal de pistes de DH « Down Hill » au grand bonheur d'Alain!

Nous sommes donc partis à l’assaut de ces pistes durant une journée avec un guide Autrichien très sympa et un Américain.

C’était cool car nous n’étions qu’un petit groupe de trois plus le guide. Alain craignait en effet que l’on se tape des boulets dans le groupe, mais au final, l’Américain roulait bien et le boulet et bien c’était Aurore !

Les pistes étaient variées et il y en avait pour tous niveaux, mais comme il avait plu la veille, c’était bien glissant et casse-gueule ! Aurore s’est fait d’ailleurs plusieurs chutes dont un bel OTB (Over The Bike) = gros soleil par-dessus le vélo, ce qui lui a valu un bel hématome au genou et de grosses courbatures pendant plusieurs jours…

Mais ça va, elle s’en est bien sortie et n’a pas trop fait attendre les mecs à l’arrivée ! Elle était exténuée, quasi quinze kilomètres de descente…

Alain aussi était bien crevé, c’est pour dire !! Bon, c’est vrai qu’il s’est tapé une piste supplémentaire de quatorze kilomètres particulièrement technique...

Nous partons à présent tout courbaturés découvrir les alentours de Chiang Mai pendant quelques jours, à commencer par la ville de Pai un peu plus au nord.

Pour du repos et du dépaysement, c’est raté ! C’est ultra-touristique et rempli d’étrangers .

 A vrai dire, on ne comprend pas vraiment pourquoi tant de succès pour cette petite ville… C’est mignon c'est vrai, mais les paysages ne sont pas fous non plus

Vue sur la vallée et la ville de Pai

et il n’y a pas grand-chose à faire. Ce n’est pourtant pas l’impression que cela donne lorsque l’on voit la quantité d’agences de voyage proposant toutes sortes d’excursions: visite de plantation de café et de fraises (et oui, Pai est réputée pour ses fraises!

et pour les avoir goûtées, c’est vrai qu’elles sont bonnes), visite de cascades, balades à dos d’éléphants ou encore coucher de soleil dans un canyon…

Nous avons opté encore une fois pour l’option scooter et autonomie, beaucoup plus rapide et économique ! Honnêtement, nous avons fait le tour de tout ce qu’il y avait à faire dans la matinée… Les plantations de café et de fraises ne sont en fait que de simples attrapes touristes où tu ne visites que la boutique… Le canyon n’a rien d’impressionnant, quant aux cascades elles sont à sec … Franchement pas top… Heureusement que nous avons trouvé en nous baladant un « resort » possédant piscine et sources d’eau chaude, et pour deux euros par personne, vous vous doutez bien que l'on ne s’en n’est pas privé !!

On hallucine toujours que les prix soient si dérisoires en Thaïlande !

Nous poursuivons notre périple par un village beaucoup plus tranquille et beaucoup moins fréquenté: Mae Hong Son et son très joli temple se reflétant dans le lac

Nous y retrouvons un couple d’amis, Philippe et Aurélie, avec qui nous avions bien sympathisé en Mongolie. Depuis, nous avions pris des parcours totalement différents, et nous nous sommes retrouvés ici-même plus de quatre mois après  Nous nous sommes donc baladés ensemble et le paysage est beaucoup plus beau et vert par ici.

Après la visite d’un joli petit temple gardé par une statue dans l'ère du temps...

Elles ont des tablettes maintenant!!  C'est quoi ce bordel?!

et avoir bien profité d'un peu de courant d'air frais au sommet et de la jolie vue que nous avions sur la plaine et sur le grand pont de bambou permettant l’accès au temple,

une photo de Nessy, la mascotte de nos amis, s'imposait !

Voici donc Nessy et son chapeau de paille conçu spécialement pour lui en Birmanie 

Nous repartons à l'aventure sur des chemins de terre bien défoncés qui ont d'ailleurs valu une belle chute à scooter pour Philippe et Aurélie (rien de bien méchant, juste quelques égratignures), afin d’aller à la rencontre d’une nouvelle ethnie, « les Karen ». Et oui, ça se mérite de rencontrer des ethnies! 

Les Karen sont originaires de Birmanie et sont arrivés en Thaïlande depuis plus de 300 ans maintenant. Certains Karen revendiquent la création d’un Etat Karen indépendant, qui serait à cheval entre la Birmanie et la Thaïlande. Sévèrement réprimés par la Birmanie, ces indépendantistes sont venus s’installer principalement dans cette région de la Thaïlande où ils sont considérés comme des réfugiés politiques.

Certaines femmes Karen, appelées les « femme-girafe », portent des anneaux spiralés de cuivre autour du cou, une tradition perpétuée de mère en fille depuis des siècles 

Le premier anneau serait posé entre l’âge de 5 et 9 ans, puis les autres s’enchaînent jusqu’à atteindre le menton. Le cou ne pourrait supporter plus de 28 anneaux, soit environ trente centimètres de haut et une quinzaine de kilo…

Aurore a pu essayer un de ces colliers, c’est horriblement lourd et inconfortable. Comment font-elles pour supporter çà?! 

Cette ethnie vie également, tout comme les Akha, de l’agriculture et de l’artisanat 

Voici une karen entrain de tisser, afin de fabriquer entre autre les foulards que l'on voit en arrière plan.

Avant de quitter ce village, nous improvisons une petite partie de ballon dans la cour de récré de l’école pendant que les enfants sont en classe .

 Les jeunes utilisent la plupart du temps des petits ballons de rotin tressé qu’ils se font passer au pied sans jamais que le ballon ne touche le sol. Cela demande beaucoup d’agilité et nous étions vraiment bidons… Certains écoliers nous regardaient depuis leur salle de classe et se foutaient bien de nous!

Comme toujours, après l'effort, le réconfort!

Encore une piscine que nous avons trouvée en chemin : cinquante centimes par personne l'entrée, qui dit mieux??

Après cette belle étape dans le nord, particulièrement riche en rencontres, il est temps à présent pour nous d'entamer notre descente progressive vers le sud du pays.

Nous vous quittons en vous disant "sawat di kha", qui veut dire aussi bien bonjour que au revoir , accompagné de ce geste très utilisé et apprécié des Thaïlandais

Même Ronald le fait!

A très vite!