Les régions du nord sont beaucoup moins visitées que les précédentes, la plupart des touristes s’arrêtant à Luang Prabang et ne poursuivent pas au-delà. C’est-à-dire qu’il faut en vouloir pour atteindre certains endroits là-haut ! 

A commencer par le petit coin retiré de Muang Ngoi situé à un peu plus de 200 kilomètres au nord-est de Luang Prabang.

Pour s’y rendre, il faut commencer par cinq heures de mini-van sur une route en terre bien défoncée… Puis s'ensuit une petite heure de bateau sur la rivière "Nam Ou" afin d’atteindre ce village si paisible vivant au rythme des barques. En effet, celles-ci apportent son petit lot de touristes, mais aussi et surtout les produits de la pêche, activité principale du village.

La rivière Nam Ou et ses nombreuses barques défilant devant le village

Nous nous sommes trouvés un petit bungalow pour pas cher tout au bord de la rivière, on ne pouvait espérer mieux.

La vue depuis le hamac de notre terrasse était particulièrement belle

Plutôt sympa pour se poser boire un coup 

Il n'y a pas vraiment grand-chose à visiter par ici, si ce n’est de se perdre un peu dans la compagne alentour à la découverte d’autres villages et d’observer la vie de ses habitants.

Nous avons donc passé une belle journée à marcher tranquillement au milieu des champs et de ces beaux paysages montagneux

C'est la fin de la saison sèche ici, ce qui explique que ce ne soit plus très vert!

où les buffles en profitent pour se prélasser dans la boue

et Alain de se fabriquer des bâtons de marche avec des "choses de la nature" comme il dit !

Bon ok, cette tige de bambou n'est pas le bâton le moins encombrant qui soit... 

 Au détour d’un chemin, nous tombons de nouveau sur un petit village Laotien bien typique avec ses cases en bambou sur pilotis et toutes les affaires diverses qui sèchent dehors,  de la marmite au soutien-gorge!

 Et tout cela sous la surveillance du coq qui fait aussi office de sonnette ici  !

Nous nous sommes arrêtés un instant devant l’école du village dont l’entrée est bien différente de nos écoles à nous  !

Ici, pas de portail mais une petite échelle en bois à grimper!  De l’autre côté, certains sont déjà en classe et tout excités en nous voyant

 tandis que d'autres s’amusent encore

Bon, on a l’impression qu’ils sont quand même souvent en récré au Laos 

Nous quittons à présent ce petit coin de bout du monde où le temps semble s’arrêter afin de rejoindre la ville de Phongsaly à l’extrême nord du pays.

Nous ne pouvions pas aller plus au nord car après c’est la chine  !

Encore toute une épopée pour s’y rendre. Tout d’abord, cinq heures de bateau toujours le long de la "Nam Ou"

Voici notre petite embarcation

où les montagnes semblaient disparaître et ré-apparaître au gré des nuages.

Cela faisait presque paysage fantastique par moment !

Quelques pauses le long du trajet nous aurons permis d’assister de nouveau à de belles scènes de vie, comme tous ces enfants qui descendent en courant de leur village afin d’essayer de nous vendre le gros poisson qu’ils venaient de pêcher.

Marché conclu, notre chauffeur l’achète! Ils remontent alors tous chez eux contents de la vente, en attendant la prochaine belle pêche ainsi que la prochaine barque de passage !

Nous finissons par arriver au village de Muang Kouah où nous passerons la nuit

Muang Kouah

avant de repartir le lendemain matin pour Phongsaly. Nous prenons alors un bus auquel on ne s’attendait pas du tout ! Un bus couchette avec des lits deux places !! Le top 

Bon à l’exception que le trajet était de jour , mais on était super bien installé pour affronter huit heures de routes en lacet en compagnie de Laotiens qui se mettent tous à vomir à tour de rôle...

 Faut croire qu’ils ne supportent pas du tout les virages car la distribution de sacs à vomi est automatique dans le nord… D'ailleurs, le long des fenêtres à l’extérieur des bus, on peut y voir clairement toutes les traînées successives de gerbe séchée… 

Et le voyage n'étant pas suffisamment long comme çà, il a fallu que le bus tombe en panne à 40 kilomètres de l’arrivée…!

L’arbre de transmission qui a rendu l'âme ! Nous voilà donc entassé à six plus tous les sacs à l’arrière d’un pick-up pour les derniers kilomètres qui se révélèrent être de la piste et non du bitume ! Un sacré tape-cul !

Bref, nous sommes finalement bien arrivés à destination bien plus tard que prévu mais nous y étions. Après une bonne nuit de sommeil, nous découvrons que la ville de Phongsaly est totalement différente et très particulière. Nous avions vraiment l’impression d’être en Chine !

Petits lampions, portes en bois et tous les panneaux de la ville traduits en Chinois

La plupart des habitants sont d’ailleurs des émigrés Chinois  et cela se ressent bien sur l’ambiance de la ville et l’atmosphère qui s’en dégage. Nous les avons trouvés beaucoup plus fermés que les Laotiens, moins accueillants et assez froids.

Les touristes ne se bousculent pas vraiment dans ces contrées, même si aujourd’hui le tourisme commence peu à peu à s’y développer par l’intermédiaire d’agences proposant des treks d’un ou de plusieurs jours dans les montagnes environnantes,

Phongsaly est en effet situé sur un plateau à 1400 mètres d'altitude

 à la rencontre d'ethnies pour la plupart Tibéto-Birmane.

Nous retrouvons les costumes traditionnels des différentes ethnies

C’est ce que nous voulions faire au départ, mais le guide que nous avons rencontré ne nous a pas du tout emballés. Il a avait l’air saoulé de nos questions et n’était pas vendeur du tout, du coup nous avons pris la décision d’aller parcourir seuls les environs.

Nous voilà donc partis le lendemain pour trente-cinq kilomètres de marche et 1600 mètres de dénivelé positif, au cours desquels nous avons de nouveau traversé des villages on ne peut plus typique,

Quinze premiers kilomètres, les ampoules commencent à faire souffrir et il nous en reste quasi autant pour rentrer ...

comme celui-ci où les ours en peluche viennent s’ajouter aux soutien-gorge et marmites ,

et où les hommes courent après les chiens qui courent après les canards qui eux tentent de se balader tranquillement au milieu de tout çà !

Les habitants de ces petits villages étaient vraiment super gentils, beaucoup plus qu’en ville ! Ils nous souriaient et essayaient de communiquer avec nous même si la conversation ne pouvait guère aller bien loin…

Mais avec quelques gestes et mimes nous arrivions à rire un peu ensemble ! On nous a même proposé de partager une douche collective à l'unique robinet d’eau du village  ! Mais il était déjà tard et il nous restait pas mal de kilomètres à faire pour rentrer, du coup nous avons dû décliner l’invitation 

De nombreux champs de thé recouvrent toutes ces montagnes, la région est en effet très réputée pour çà, mais c’est surtout de l’opium que toutes les mamies nous proposaient à tir larigot !

Et oui, le nord du Laos fait partie du fameux triangle d’or, et même si la culture du pavot est aujourd’hui complètement interdite, cela reste quand même une bonne source de revenue pour ses habitants qui continuent de le cultiver illégalement.

Nous sommes revenus complètement courbaturés et éreintés de cette balade, et en plus, pas de bonne bouffe comme récompense ici  ! Il n’y a en effet plus grand-chose à se mettre sous la dent le soir venu…

A part le marché où nous avons vu de nouveaux animaux présents sur les étalages, à savoir écureuils, chauve-souris et raton laveur… (On ne s’étonne plus de ne voir aucun animal dans les forêts Asiatiques, ils bouffent tout  !!), et n’étant pas vraiment friands de ces choses-là, nous nous sommes retrouvés devant un sandwich au poulet fait avec du pain plus que rassis …

Mais, heureusement, pour notre plus grand bonheur ils avaient de la vache qui rit !!! Du coup on en a acheté deux paquets que l’on s’est empiffrés en moins de deux ! Le gérant du snack avait l’air surpris et amusé car ça ne doit pas lui arriver tous les jours de vendre des paquets entiers de vache qui rit. D'ailleurs, il nous les proposait systématiquement à l’unité et ne comprenait pas ce que l’on voulait… Il lui a fallu un petit moment avant de comprendre que c’était le paquet entier que l’on voulait  !! 

Il est temps pour nous à présent de nous diriger vers la frontière Thaïlandaise, car notre visa Laotien touche à sa fin. Nous fîmes une dernière étape dans la charmante ville de Luang Nam Tha que l’on a beaucoup appréciée entre balade à vélo le long des rizières

et des plaines beaucoup plus vertes par ici,

visites de jolis temples

et traversées de ponts en bambous où la priorité est aux jeunes écoliers

 Ils nous ont tous dis « bonjour » un par un, qu’est-ce qu’ils sont polis et bien éduqués tous ces enfants !

Et lorsque vient le soir, c’est le marché nocturne qui anime la ville. Des tables sont installées dehors, et tout autour se trouvent de nombreux stands de bouffe pas chère et super bonne. C’est très convivial et cela permet de partager sa table successivement avec des Chinois, des Espagnols, des Laotiens et des femmes Akha (une ethnie originaire de Birmanie aux costumes très particuliers vivant principalement de leur artisanat).

Elles viennent le soir voir s’il n’y aurait pas quelques restes pour elles dans les assiettes. Et si il n’y en a n’a pas, et bien elles ne se gênent pas pour se servir directement dans ton assiette !  Elles sont vraiment marrantes et étonnantes, mais nous vous en reparlerons un peu plus en détail dans les articles de la Thaïlande… 

Demain, direction la Thaïlande!

Nous avons passé un très bon mois au Laos. C’est un pays vraiment paisible et reposant avec de beaux paysages alternant entre Mékong, rizières, cascades et montagnes. Ses habitants sont souriants, accueillants et très ZEN !! Nous avons beaucoup aimé ce pays qui mérite d’être connu et visité.

A bientôt en Thaïlande !

P.S : Nous avons comme d'hab pas mal de retard sur le blog! Car aujourd'hui même où nous finissons les articles du Laos, nous venons d'arriver en Malaisie... Nous avons donc toute la Thaïlande de retard! 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous voici arrivés à Vang Vieng, petite ville bien sympathique située au bord de la rivière Nam Song et dominée par d'importants pitons rocheux aux falaises abruptes.

Ce paysage lui confère tout son charme, d'autant plus lorsque les montgolfières prennent leur envol en fin d'après-midi.  

Bon, il y en avait une qui devait quand même avoir un léger souci car elle descendait bien trop vite... Heureusement, ils ont réussi à la stabiliser à quelques mètres du sol, puis elle est remontée tranquillement... 

Jusqu'en 2011, Vang Vieng attirait des jeunes du monde entier  venant y faire la fête dans un mode totalement "défonce" entre drogues et alcool.

Le gouvernement décida alors de stopper ce phénomène par la fermeture définitive de nombreux bars lorsque la seule année 2011 fit état de plus de 20 morts par accidents et overdoses ...

Aujourd'hui, la ville a su garder son petit côté hippie et baba cool bien sympa et attire de nombreux touristes de tout âge venant profiter ici de la tranquillité retrouvée des lieux, tout cela au sein d'un très joli cadre naturel. 

Nous avons attaqué fort notre première journée de visite avec l'activité phare du coin : la descente de la rivière sur des chambres à air 

Pas beaucoup de courant par ici... Les trois kilomètres de descente pour rejoindre la ville furent bien longs...  C'est vraiment la bonne activité de flemmard où il ne se passe pas grand chose si ce n'est de bons coups de soleil! 

Heureusement, le panorama était très beau ( il faut dire que nous avons bien eu le temps de l'apprécier... ) et les quelques bars encore ouverts le long de la rivière mettaient un peu d'ambiance avec leur musique et leurs cocktails (que l'on n'a même pas goûtés au final car à dix heures du matin çà faisait un peu tôt...)

Effectivement, de nombreux bars ne sont plus en activité aujourd'hui alors que quelques années auparavant, ils se comptaient par dizaine tout au long de la rivière. Les jeunes descendaient alors complètement bourrés sur leur bouée, ce qui a engendré de nombreux accidents.

Sur la fin de la descente, deux petits Laotiens sont venus s'accrocher à nos bouées 

 Naïvement on s'est dit qu'ils en avaient certainement marre de nager pour rentrer en ville... En réalité, ils nous ont réclamé un peu d'argent pour nous avoir poussé et permis de rentrer un peu plus tôt...

Ca va, ils étaient plutôt cool et sympas, mais à dire vrai, ils ne nous ont pas vraiment aidé à avancer plus vite... 

Après avoir fait carpette pendant trois heures sur de vieilles chambres à air, on s'est dit qu'un peu de sport ne ferait pas de mal! Nous avons donc loué des VTT afin de partir à la découverte des alentours

Contents de retrouver des VTT!!

et nous perdre au milieu de ce paysage karstique révélant de nombreuses grottes que l'on a adorées explorer à la frontale 

L'entrée d'une des grottes perdues en pleine jungle

Comme d'habitude, nous choisissons les moins touristiques et on s'est vraiment régalé! A partir du moment où tu as ta frontale, tu peux librement visiter les différentes grottes et te perdre un peu dans ce dédale de tunnels.

Certaines étaient vraiment immenses comme vous pouvez le constater grâce au gars qui paraît tout petit au milieu de cette impressionnante cavité.

 Du scotch ou bien un petit écriteau sont là pour avertir de la présence de trous, et c'est tout! Chose qui ne se ferait jamais en France lol  !

Bien souvent nous étions seuls dans les grottes et Aurore s'est tapé quelques flippes en repensant au film "The descent"! 

 Elle était bien contente de retrouver la lumière du jour au bout d'un moment, surtout après avoir traversé des ponts en bois rongés par l'humidité et pas vraiment rassurants qui permettaient d'enjamber de petits gouffres...

Le genre de pont sur lequel il vaut mieux éviter de trop s'attarder...

Voici venu le moment de la pause "lagon" avant l'exploration de nouvelles grottes. Nous entendions tout le monde parler du "blue lagoon" comme le truc à ne pas rater!

Du coup, on s'attendait vraiment à un grand lagon d'eau turquoise... En réalité, la couleur était belle et bien là, mais le lagon était tout petit et envahi de Chinois!! 

Ils sont tous là avec leur gilet de sauvetage ( petite précision, il y a maximum 1,5 mètre de profondeur ...), et paraissent découvrir pour la première fois plongeoir et trapèze...

Dès qu'il y en avait un qui finissait par se lancer sur le trapèze après les nombreux encouragements des copains, tout les Chinois se mettaient à crier et à applaudir. On sait quand ils sont là, ça ne passe pas inaperçu!...

Bref, nous y avons juste fait une petite trempette histoire de se rafraîchir pour la suite, mais pas d'attardement dans ce lagon que l'on imaginait paisible et idyllique...

Après cette petite étape fort sympathique sur Vang Vieng, nous nous rendons à présent à Luang Prabang. Cette ville fut la capitale du royaume du Laos jusqu'en 1563 et est classée au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1995. 

Elle est considérée comme la ville la plus riche du pays, et l'on comprend pourquoi lorsque l'on voit la beauté de ses nombreux temples ainsi que la finesse de leur décoration

Ce temple abrite le bouddha d'or, une statue de 83 cm de haut très vénérée des Laotiens

Certains temples comme celui-ci ont des façades entièrement décorées de mosaïques de verre. Il n'y a qu'ici que l'on peut admirer de tels temples si richement ornés.

Ici, une autre très belle mosaïque de verre représentant l'arbre de l'illumination sous lequel serait né Bouddha

La ville s'étend tout en longueur, sur une langue de terre au confluent du Mékong et de la rivière Nam Khan

En premier plan la rivière qui se jette dans le Mékong au fond.

Vue depuis le mont Phousi qui n'est pas bien haut, mais suffisamment pour profiter d'une jolie vue sur la ville, première récompense après les 328 marches à gravir :

 La seconde récompense fut de tomber sur ce magnifique Bouddha couché et de pouvoir s'allonger à ses côtés alors que cela était interdit! Mais on est trop content d'avoir cette photo! 

Ici, aucun immeuble ni bâtiment moderne, mais des petites ruelles tranquilles et bien propres bordées de jolies demeures

dont certaines ressemblent à des villas provençales :

Aux abords de la ville, l'une des merveilles à ne pas rater est la cascade de Kouang Si où contre toute attente nous avons pu voir des ours d'Asie

Le site est en effet aussi un centre de protection de ces animaux

Cette magnifique cascade est constituée d'une succession de piscine naturelle d'un bleu incroyable, dans lesquelles il est possible de se baigner.

Nous vous laissons apprécier les photos...

On dirait la fille du film 'The ring" ! C'est pas un peu flippant ?

Après un joli coucher de soleil sur le Mékong,

 

nous partons à la découverte des régions du nord du pays, respectivement frontalières avec la Chine et la Birmanie.

A très vite, lorsque la connexion le permet! 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le plateau des Bolavens est l'une des principales régions agricoles du pays. Tout y pousse car il y fait chaud et humide, mais une fois le soleil couché ça se rafraîchit vite et il a fallu ressortir les pulls dès la nuit tombée !!

Trouvant la location des scooters un peu chère par ici, nous avons décidé de rejoindre la première ville du plateau en bus local, puis de faire du stop pour la suite.

Cela nous a valu de bons souvenirs comme toujours même si les échanges avec les locaux sont vite limités du fait de la barrière de la langue , et que bien souvent nous sommes embarqués à l’arrière des pick-up ! Nous avons quand même pu partager un petit trajet avec des moines, ce qui était bien sympa et peu commun !

Nous avons passé nos trois jours à sillonner cette région composée de belles cascades,

Les chutes de Tad Fane descendant dans une gorge vertigineuse de 120 mètres de profondeur

Les chutes de Tad Yuang plongeant au milieu d'un bel écrin de verdure, moins hautes que les précédentes mais toute aussi jolies

Les cascades de Tad Lo qui font tout le charme de ce petit village que l'on a beaucoup aimé

Les mêmes vues d'en haut! 

de rivières bien rafraîchissantes pour se baigner,

De nombreux ponts en bambou permettent de traverser les rivières au Laos. Ils sont éphémères car emportés par les eaux à chaque saison des pluies. La population est alors  contrainte à les reconstruire de nouveau chaque année. 

Le paisible petit village de Tad Lo où le temps s'écoule, tout comme sa rivière, tranquillement... 

de jungle luxuriante et de plantations de café qui font toute la réputation de la région,

Les plantations s'étendent à perte de vue!

de villages ethniques plutôt originaux et très authentiques comme nous les aimons ,

Voici un village typique de la campagne Laotienne : des petites cases sur pilotis, faites de bambous tressés

Certains villages comme celui-ci possèdent quelques particularités un peu étranges et morbides pour nous occidentaux! : Chaque famille fabrique ses propres futurs cercueils qui sont alors entreposés sous la maison jusqu'au jour J!  Ceux-ci sont très basiques, mais ils peuvent aussi être excellemment bien décorés!

Et pendant que les parents sont au champs, les enfants se baladent librement à poil dans le village 

tandis que d'autres papotent dans les brouettes à l'ombre des caféiers

ou bien encore balancent des bâtons dans les tamariniers afin d'en faire tomber le fruit et d'avoir de quoi manger! Alain a tenté sa chance mais aucun fruit pour nous ... Faut dire qu'il faut avoir un sacré lancé car c'est bien haut!!

Et oui, ici on est loin des tablettes et des I-phones et c'est tant mieux! Cela en fait des enfants beaucoup plus débrouillards!! 

Du côté des mamies, et bien ça se tape des bang à longueur de journées et ça nous fait de grands sourires avec leurs dents toutes noires! 

d'instant tendresse avec les cochons 

C'était bien la première fois que l'on arrivait à les toucher, ils sont tellement craintifs! Mais là ils se sont approchés doucement et se sont laissés aller aux caresses tels deux chiens! 

et de baignades inattendues des pachydermes,

Un super moment que de les voir s'amuser dans l'eau 

sans oublier les pauses détente dans les chers hamacs de notre guest-house 

tenue par un jeune Tchèque très attentionné qui nous servait de la baguette excellente à chaque petit déj  !! Un régal… Explication : son copain, un Français, était le boulanger du coin... 

Nous avons apprécié notre passage sur ce plateau, d’autant plus que nous y avons retrouvé totalement par hasard une amie de Tourrettes S/Loup avec qui nous avons passé ces quelques jours.

C’était complètement fou de se retrouver ici-même, au fin fond du Laos, alors que nous demandions le prix d’une chambre et qu’elle sortait à ce même moment de la sienne… On est resté bien con tous les trois !!

Nous prenons à présent la direction de Vientiane, étape que nous n’avions pas du tout prévu au départ au vue du peu d’intérêt de la capitale, mais nous avons décidé de faire un visa de deux mois pour la Thaïlande, notre prochaine destination, afin d’avoir tout notre temps pour profiter de ce pays.

De ce fait, mission consulat de Thaïlande à Vientiane oblige ! Et c’est qu’il y en a du monde aux visas  !! Mais ça va, c’est plutôt bien organisé. Nous y sommes passés le matin avec les papiers nécessaires ainsi que le passeport, et le visa est fait pour le lendemain après-midi, cool! 

Nous en avons donc profité pour faire un petit tour dans la ville, et il faut le dire, nous n’avions pas du tout l’impression d’être dans une capitale !

Qu’est- ce que c’est tranquille !! Il n’y a quasiment pas de circulation, les moines se promènent tranquillement sous leurs ombrelles

et nous pouvions entendre les oiseaux gazouiller !

 Pas de grands centres commerciaux ni de hauts buildings, juste cet immense commissariat complètement démesuré par rapport à la taille de la ville,

le palais royal,

ainsi que cette jolie copie de notre arc de triomphe !

La ville conserve également encore quelques demeures coloniales datant du protectorat français des années 1950/1960. D’ailleurs, la plupart des bâtiments administratifs sont indiqués en Laotien et en Français, de même que certains lieux publics tels que cette bibliothèque : 

Quelques personnes âgées parlent effectivement encore un très bon Français et adoraient venir discuter avec nous dès qu'elles nous entendaient parler  

Cap encore un peu plus au nord pour la suite!

Bises à tous

 

 

 

 

Le passage de la frontière Cambodge/Laos n’est pas une mince affaire  !!

Il s’agit de la frontière la plus corrompue d’Asie du sud-est et nous le confirmons ! Cela commence par la sortie du Cambodge où ils veulent te faire payer le tampon de sortie du territoire (2 dollars)... Il s’agit là de l’étape la plus simple car il nous a suffi de refuser une fois et ils nous ont fait notre tampon avant de nous rebalancer nos passeports comme de la merde, bref…

Puis arrive le moment de la demande de visa pour entrer au Laos, et là ça se corse !! Le douanier nous demande un dollar de plus que le tarif en vigueur qui est de 30 dollars pour nous faire le visa. Evidemment, nous répondons comme la fois précédente que nous connaissons le prix du visa et que les sommes demandées en plus sont totalement illégales et se retrouvent directement dans la poche du douanier... Comprenant que nous ne voulions pas payer ces un dollars supplémentaires, il commence à s’exciter et veut nous rendre nos passeports en nous disant de retourner au Cambodge et qu’il ne nous fera pas notre visa Laotien.

Nous essayons alors de rester le plus calme possible et nous lui laissons nos deux passeports sur le bureau en lui disant que nous avons tout notre temps et que l’on attendra le temps qu’il faudra, mais qu’il est obligé de nous faire nos visas au tarif en vigueur.

Il s’énerver encore, fait mine de vouloir déchirer nos passeports et il quitte le bureau. On commence alors à patienter, le début d’une longue attente… Lorsqu’il daigne revenir, nous revenons vers lui en lui demandant nos visas qu’il refuse toujours de nous faire...

 Nous décidons alors de passer à la deuxième attaque qui fonctionne bien d’après tous les blogs que nous avons pu lire: prendre rapidement une photo du douanier avec le téléphone. Il faut être super rapide car ils sont capables de te l'arracher des mains et là t’es mal…

On lui dit que l’on a sa photo et que l’on peut à présent porter plainte contre lui et l’argent qu’il nous demande illégalement. Affolé, il nous demande de supprimer la photo immédiatement et accepte sans broncher de nous faire nos visa au tarif normal !

Nous avons encore gagné une étape , nous passons alors à la dernière : le tampon d’entrée au Laos qu’ils veulent aussi te faire payer ces escrocs (de nouveau 2 dollars)... !! Nous refusons encore une fois, et là ils jouent sur ta patience.  Les passeports sont mis de côté et ils ne s’en occupent plus en espérant bien évidemment que tu finisses par craquer et payer. Après une bonne heure d’attente et quatre refus, nous leur exigeons une facture de la somme réclamée. Comme une fois de plus il s’agit là de corruption, ils ne peuvent pas te faire de facture et finissent par te faire le tampon gratuitement…

Quelle affaire cette entrée au Laos  !!

Mais nous sommes contents une fois plus de ne pas s’être soumis à la corruption contrairement à de nombreux touristes que l'on a vu défiler durant notre attente, et qui ne cessent d’accepter de payer tout en remerciant les douaniers et leur souhaitant une bonne journée alors qu’ils viennent de se faire voler !

Enfin bref, nous nous sommes amusés à estimer le nombre de personne pouvant franchir cette frontière quotidiennement ainsi que la somme minimale demandée en plus systématiquement, et bien on peut vous dire qu’être douanier au Laos est beaucoup plus avantageux que de bosser en France !

Après l’étape « visa » terminée, il nous faut à présent rejoindre l’embarcadère pour l’île de Don Det qui se situe à une vingtaine de kilomètres de là. Comme nous nous trouvons en plein « no man’s land » et que nous sommes à pied, nous décidons de faire du stop, chose que l’on ne faisait plus depuis un petit moment et qui nous manquait, en espérant que les rares véhicules de passage nous embarquent.

Et ce fut le cas rapidement !! Tout d’abord un pick-up,

puis un poids lourd,

Super premiers contacts avec les Laotiens!

et enfin deux Suisses à moto qui nous ont pris pour les cinq derniers kilomètres avec nos deux gros sacs, trop sympas !!

Nous voici donc bien arrivés sur l’île de Don Det à la tombée de la nuit.

Cette île fait donc partie de la région des 4000 îles, une région très particulière puisque ici le Mékong s’élargit en de nombreux bras et laisse apparaître une myriade de petites îles. Nous n’avons pas vérifié s’il y en avait effectivement 4000 , mais la région se nomme bien ainsi.

Qu’est-ce que c’est reposant  et joli ! Nous nous sommes baladés tranquillement à vélo au milieu de cette végétation luxuriante,

à la découverte d’un tout autre Mékong que celui que nous avons pu voir jusqu’à présent. Et oui, ici il ne coule pas paisiblement, bien au contraire ! Nous avons donc pu admirer les chutes de Li Phi

 Elles ne sont pas très hautes, mais le cadre est vraiment beau et le Mékong est bien bleu ! Nous avons même pu nous offrir une petite baignade, chose impensable lorsque nous avons vu sa couleur dans le delta !

Voici l'une des plages de l'île, plutôt pas mal  

Au cours de notre petit tour en vélo, nous nous sommes arrêtés au niveau des deux anciens quais d’embarquement du temps du protectorat français. En effet, afin de contourner les chutes et autres rapides du Mékong non navigables à ce niveau-là et situés de part et d’autre de l’île de Don Khône, voisine de Don Det, une ligne de chemin de fer de 14 kilomètres de long fut construite par les Français à la fin des années 1920, reliant ces deux îles voisines par un pont existant toujours aujourd’hui.

Bien souvent, les passagers en profitaient pour se reposer quelques jours sur ces deux îles avant de poursuivre leur voyage, ce qui explique la présence de plusieurs maisons coloniales transformées en hôtel chic à présent.

La vue sur le Mékong, les montagnes alentours ainsi que sur les nombreux petits îlots est imprenable depuis l’embarcadère sud:

 

Après un magnifique coucher de soleil,

Un de plus 

 nous quittons ce havre de paix pour en rejoindre un autre : la petite ville de Champasak à une centaine de kilomètre un peu plus au nord.

Cette ville s’étire tranquillement entre Mékong et montagne et n’attire pas franchement grand monde car c’est clair que pour faire la fête, ce n’est pas ici qu’il faut s’arrêter! C’est un endroit super calme que l’on a beaucoup apprécié et qui se prête idéalement au vélo.

Tout y était trop mignon, notamment ses nombreux temples aux jardins super bien entretenus

ainsi que le fameux Wat Phou, classé à l’Unesco, considéré comme le berceau de la civilisation Khmère, bien avant la fondation d’Angkor!

Les ruines que l’on peut voir sur le site dateraient du IXème au XIIème siècle de notre ère et attestent bien que ce site fut un centre de culte très important pour les ancêtres des Khmères qui considéraient ce lieu sacré.

Voici la grande chaussée menant aux deux principaux palais. Elle est bordée de bornes en pierre dont la signification reste encore mystérieuse à ce jour. Certains historiens avancent l'hypothèse que cela serait une représentation phallique retrouvée très souvent chez les Hindoues. Hors ce temple était à l'origine Hindoue et dédié à Shiva, Vishnou et Brahma avant de devenir Bouddhiste.

L'un des deux principaux palais encore très bien conservé.

L'escalier menant au sanctuaire et dont on a adoré ces magnifiques frangipaniers en fleur  

Et voici la vue depuis le sanctuaire sur les deux palais, la grande chaussée et le bassin  qui existait déjà à l'époque. L'eau était en effet symbole de vie et de sacré, le bassin servait aux joutes nautiques!

 Après ces deux premières étapes sous le signe de la tranquillité et du repos, des Laotiens particulièrement souriants et accueillants, nous continuons notre route toujours un peu plus au nord afin de nous rendre sur le plateau des Bolavens.

A plus!