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Singapour
Notre dernière étape asiatique avant de nouvelle aventures en Australie d’ici quelques jours...
C’est dans ce tout petit pays de 712 km2 que la densité de population : 7126 hab/km2 est l’une des plus élevées au monde avec Monaco!
Les grattes ciel, tous aussi jolis les uns que les autres et conçus pour la plupart par des architectes de renommée internationale, poussent de toutes parts et font partie du paysage Singapourien
Pour vous donner une idée de la densité de population...
... Et c'est bien comme cela sur toute l'île de Singapour!
Au vue d’une population toujours de plus en plus importante, le gain de place est très important ici, et c’est un peu en hauteur que l’on vit dans ce pays afin de palier la faible superficie de l’île.
Les jardins sur les toits sont une tradition ici , et cela rend les buildings plutôt sympas et originaux
Heureusement, malgré son urbanisation massive et ses 5,4 millions d’habitants, Singapour attache une importance particulière à la qualité de son environnement et à la création d’espaces verts. L’île est en effet très propre, aucun déchets ne traîne par terre sous peine d’amendes..., et les parcs ne sont pas en reste !
De nombreux parcs, tous très bien entretenus, permettent de s'oxygéner un peu et de quitter l'espace d'un instant la folie et le bruit de la ville!
Trop mignonnes ces petites pagodes!... Ca change un peu des immeubles
Comme vous pouvez le constater, Singapour n’est donc pas que béton et acier ; La cité-Etat est d’ailleurs surnommée « the Garden City », et reste tout de même agréable à vivre...
A condition de ne pas être trop campagnard comme Alain sous peine d’étouffer et de se sentir malgré tout légèrement oppressé dans ce pays surpeuplé et dominé par des buildings toujours de plus en plus hauts !!
La vie du citoyen Singapourien se résume à travailler, investir et s’enrichir sans relâche...
Singapour fait en effet partie de l’un des quatre dragons asiatiques économiquement parlant avec la Corée du sud, Hong Kong et Taïwan.
Le pays occupe la première place financière d’Asie et la quatrième mondiale ; c’est le second port mondial derrière Shangaï ; il se situe au troisième rang, derrière le Qatar et le Luxembourg en terme de pouvoir d’achat, le chômage y est quasi-inexistant et il est devant tout le monde en nombre de millionnaires rapportés au nombre d’habitants !
Dans les années 1960, Singapour était une base industrielle, manufacturière et de services qui, par le biais d’exonérations fiscales, a attiré de nombreux investisseurs étrangers. Mais après le premier choc pétrolier, l’activité économique de l’île a du se diversifier et s'orienter alors vers l’électronique, le transport maritime et aérien ainsi que le secteur bancaire, ceci assurant la prospérité de l’île.
Depuis les années 1990, Singapour a décidé de délocaliser toutes ses industries les plus rudimentaires en Birmanie, Chine et Vietnam, pour ne garder que les activités les plus prestigieuses telles que les services représentant 70% de ses richesses ainsi que la haute technologie avec l’électronique et le secteur pharmaceutique…
Singapour ne veut que du luxe, du "bling-bling" et n'accepte pas la pauvreté. Il y règne une drôle de mentalité et cela nous change beaucoup des autres pays d’Asie du sud-est que nous avons visités.
Ici, tout tourne autour de l’argent et des biens matériels,
Exemple de voiture courante dans les rues de Singapour
et les centres commerciaux pullulent! Nous n’en n’avons jamais vus autant sur une superficie aussi réduite, et il doit être certainement possible d’en visiter un différent chaque jour de l’année !! Le shopping est d’ailleurs sans aucun doute le passe-temps favori des Singapouriens !
Ce pays, comme cela est malheureusement trop fréquent dans les pays développés d'une façon générale, manque beaucoup de simplicité et d’humanité, les maîtres mots étant profit, rentabilité et richesse…
Mais cela vaut quand même le coup d’œil car en terme de brassages ethniques et de multiculturalisme, Singapour détient la première place ! Cela rend ce pays très particulier où traditions et modernité se mélangent plutôt bien.
Un paysage fait de contrastes étonnants et intéressants : ici une ancienne demeure datant de la colonisation Britannique, avec en fond un mur de gratte-ciel
ou encore ces anciennes maisons chinoises dominées par ce grand building !
C’est encore l’histoire qui nous permet de comprendre l’origine de toutes ces populations.
Singapour resta en possession du sultanat de Sumatra en Indonésie jusqu’en 1819. Le 28 janvier de cette même année, un agent de la compagnie Britannique des Indes orientales, Sir Thomas Stamford Raffles, débarque à Singapour et comprend vite l’essor potentiel de cette île qui n'était alors qu'un petit bout de jungle.
Il souhaite y développer une nouvelle base commerciale afin de contrecarrer le monopole des comptoirs Portugais et Hollandais en Indonésie.
Un nouveau comptoir Britannique est alors créé à Singapour ; il sera déclaré port franc et deviendra le nouveau carrefour mondial du commerce en Asie. Les navires ne font désormais plus escale à Penang ou bien à Malacca en Malaisie, mais bien à Singapour.
Des travailleurs de tout horizon, en particulier des Chinois, mais aussi des indiens, des Indonésiens, des Malaisiens, des Arabes viennent alors en masse sur ce petit bout de terre et contribuèrent chacun à l’essor économique de ce pays.
Raffles officialisa la souveraineté Britannique à Singapour en 1824, souveraineté qui perdurera jusqu’en 1965, année de l’indépendance de Singapour.
Voici un petit aperçu d'une des cours intérieures du célèbre et prestigieux "Raffles hotel"
Aujourd’hui, la population Singapourienne compte environ 74% de Chinois, 13% de Malais, 9% d’Indiens ainsi qu’une minorité de Népalais, d’Arabes venus du Yémen, et d’Eurasiens d’ascendance Britannique, Hollandaise ou encore Portugaise. Et tout cela sans compter l’ensemble des expatriés installés ici pour les affaires. Un véritable melting-pot !
C’est grâce à ce mélange de population que l’on peut se promener toute une journée à Singapour et changer d’ambiance plusieurs fois par jour avec tous ces quartiers variés et tellement différents les uns des autres.
Nous commençons par le quartier chinois, ses ruelles décorées de lampions comme toujours
ses échoppes en tout genre où l’on peut faire le plein de gadgets et objets complètement kitsch bien à la chinoise ,
ses jolies pagodes
richement décorées,
et ses belles façades colorées des anciennes "shophouses ", ces anciennes maisons de commerce traditionnelles chinoises comme nous les avons déjà vues en Malaisie.
Au rez de chaussée le commerce, et le lieu de vie à l'étage.
Au menu dans le quartier : vermicelles, raviolis vapeur et riz au poulet cuit dans des feuilles d’on ne sait pas trop quoi …
Puis nous continuons par le quartier Indien de Little India qui nous a replongé l’espace d’un instant dans les ruelles de Dehli ou encore de Calcutta avec tous ces marchands de saris
et de fleurs symbole de prospérité.
Le quartier baigne dans le parfum des guirlandes de jasmin tressé,
d’encens et d’épices sur fond musical, des pianos étant à disposition dans les rues !
Ici, pour la pause déjeuner c’est "chicken byriani" et "chapatis", ces espèces de petites galettes de céréales qui sont servies systématiquement en Inde en accompagnement de tous les plats.
Toujours aussi délicieux la bouffe indienne!
Nous poursuivons par la quartier d’Arab Street dominé par la plus grande mosquée de Singapour
Sultan Mosque
et son petit quartier animé et touristique n'ayant plus grand chose d'orientale
et la jolie petite rue de haji Lane ayant la particularité d'être la seule et unique rue de Singapour où les graffitis sont tolérés !
Ailleurs, il s’agit d’un délit passible d’amende et de coups de bâton en public… Et oui, la bastonnade est encore pratiquée ici .
Nous enfilons un kebab et des boulettes kefta (comme vous l’avez compris, à Singapour on se régale !! A condition de ne pas apporter de "durians" dans le métro ou les hôtels...)
Ce fruit dont les asiatiques raffolent a une odeur très forte pas très agréable, d'où son interdiction dans la plupart des lieux publics!
Aurore adore les glaces et les gaufres au durian, alors qu'Alain lui dit : T'aurais pas pu prendre au chocolat au lieu de ton truc qui pue?!
avant de rejoindre Orchard Road, une très longue avenue où se succèdent centres commerciaux et hôtels de luxe…
Il y a tellement de monde et de circulation sur cette avenue que nous nous faufilons vite dans la petite ruelle calme et pleine de charme d’Emerald Hill Road,
située à deux pas d’Orchard Road mais qui se révèle être un véritable havre de paix.
On y trouve de très belles demeures Peranakan (cette ethnie issue du mariage entre femmes Chinoises et hommes Malais) construites entre 1900 et 1930.
Souvent convertis au Christianisme, les Peranakan quittèrent la Malaisie Musulmane pour le Singapour colonial où ils représentaient une bourgeoisie riche et puissante.
Aujourd'hui, ces maisons sont habitées pour la plupart par de riches expatriés.
Nous enchaînons par le centre colonial où l’on y trouve la plupart des bâtiments symboliques de l'occupation britannique tels que l’ancien parlement,
le Victoria Concert Hall qui est le siège de l’orchestre national construit en l’honneur de la reine Victoria, et ce couvent datant du 19ème siècle mais qui n'en n'est plus un
pour enfin terminer la visite par le Central Business District et tous ses gratte-ciel gigantesques,
Voici la statue du "Merlion" qui représente l'origine du nom de Singapour.
Au 14ème siècle, c’est un prince de Sumatra qui, ayant une mauvaise vue, cru voir un lion sur l’île. Il décida alors d’appeler cette île Singa Pura, ce qui signifiait ville du lion dans son dialecte.
Le petit quartier de Clarke Quay détonne complètement au milieu du business district
Toutes ces petites maisons chinoises qui bordent les quais sont d’anciens entrepôts aujourd’hui dominés par les tours d’acier.
Il s’agit à présent d’un quartier touristique et piétonnier plutôt sympa et animé avec de nombreuses terrasses et restos installés le long des quais,
Même le Mac do y était trop mignon
La fin de la visite et le clou du spectacle sans aucun doute fut le quartier de Marina Bay, avec ses fameux "Supertrees",
Ce sont d'immenses structures métalliques recouvertes de plantes et illuminées le soir avec spectacle son et lumière
Les mêmes de nuit
Toujours la même chose avec le son
sa grande esplanade où les Singapouriens se retrouvent en famille pour sortir leurs cerfs-volants,
avec pour fond de décors la grand roue ainsi que le célèbre et magnifique Marina Bay Sands
Cet hôtel, formé de trois tours de 55 étages et de plus de 2500 chambres, abrite une galerie commerciale de luxe, une quarantaine de restaurants, un casino, une salle de spectacle de plus de 2000 places et le fameux Sky Park, ce long navire posé sur les trois tours pouvant accueillir jusqu’à trois A 380 !!
De là-haut, la vue sur la ville est époustouflante,
Ca claque!!
et nous avons pu y accéder gratuitement, ce qui rendait le moment encore plus génial ! Normalement, il faut payer 15 euros pour pouvoir accéder au toit du Marina Bay, ce qui n’est pas donné d’autant plus que l’accès à la piscine est strictement réservé aux clients de l’hôtel, donc ça fait plutôt cher la vue !
On ne vous avait pas encore parlé de la piscine?? Et bien la voilà :
Ca claque encore plus!!
Mais nous avons réussi à faire autrement… Nous n’avons pas emprunté l’ascenseur réservé au public, mais l’un des ascenseurs réservés aux clients. Pour accéder au toit, il fallait évidemment une carte magnétique délivré par l’hôtel, mais nous avions avec nous une jeune cliente très sympa qui, après être descendue à son étage, nous a gentiment déclenché l’ascenseur jusqu’en haut…. A nous le Sky Park gratuit !!
Petite photo juste avant d'y monter
Et juste après vue de nuit
Voilà un petit aperçu de cette cité-Etat si curieuse et étonnante où quatre langues y sont couramment parlées : l’anglais, le malais, le tamoul et le mandarin, et cela sans compter une vingtaine d’autres langues et dialectes .
L’Anglais est la langue de l’administration et est imposée à l’école, le malais est la langue nationale tandis que le mandarin est souvent appris comme seconde langue afin de pouvoir faire des affaires avec la puissance économique chinoise !
A cela il faudrait rajouter une cinquième langue : le "Singlish" qui est un mélange d’anglais avec de nombreuses expressions empruntées aux diverses autres langues parlées ici... En résumé un anglais totalement incompréhensible …
Le gouvernement encourage ce mélange de population, ce brassage ethnique, même si encore une fois des inégalités sociales subsistent entre les différents peuples, les Indiens et les Malais étant les plus défavorisés et bien souvent largement exploités par les plus riches…
Personnellement, nous n’aimerions pas vivre ici car cela doit vite devenir étouffant, mais nous sommes contents d’y avoir passé quelques jours.
Nous quittons à présent l’Asie avec de très bons souvenirs pleins la tête, en se disant que l’Asie c’est complètement fou !!
Il nous aura fallu un petit temps d’adaptation au début tellement il y a de monde, de circulation et de désorganisation, mais à côté de cela tellement de gentillesse et de tolérance. Nous avons beaucoup aimé au final ce désordre et ces "non-loi" et nous y retournerons avec plaisir !
A présent, il est temps pour nous de nous envoler pour un nouveau continent, l’Australie !
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Commentaires
Merci pour ce superbe article. Je ne m'attendais pas à autant de diversité, de cohabitation sympathique entre une architecture moderne et ces quartiers historiques. Ca valait le coup d'attendre .....
De gros bisous
A bientôt pour suivre votre aventure australienne.
Maman