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Tasmanie
Ca y est, après 10 heures de traversée, nous apercevons enfin la côte nord de la Tasmanie ainsi que la ville de Devonport d’où arrivent et repartent tous les ferrys reliant la Tasmanie au « Main land ».
Il parait que les mois de janvier et de février sont les plus chauds sur l’île…
Apparemment, cela ne se vérifie pas cette année
Obligés de re-sortir pull, écharpes et bonnets en plein été!
L’argent filant très vite en Océanie (surtout dans l’essence avec toutes ces grandes distances à parcourir... Heureusement qu'elle coûte moins chère qu’en France!), nous décidons de nous retrouver un petit boulot en ferme afin de pouvoir poursuivre tranquillement notre visite de l’Australie.
La Tasmanie est un état principalement agricole, son économie reposant essentiellement sur la pêche, l’élevage de moutons et de vaches (on y trouve d’ailleurs de très bons fromages !!), les cultures maraîchères, la viticulture,
Les nombreux vignobles situés tout au long de la vallée de la Tamar
le pavot pour l’industrie pharmaceutique,
Des hectares et des hectares de plantation de pavot dans le nord de la Tasmanie
les tulipes
Nous sommes arrivés malheureusement à la fin de la saison des tulipes, mais on imagine que cela doit être très beau en pleine période de floraison avec touts ces champs aux mille couleur
et les arbres fruitiers de toutes sortes (pommes, poires, fruits rouges, fraises, cerises...).
Nous pensions donc y trouver du travail assez facilement, mais nous nous sommes vite rendus compte que çà c’était dans nos rêves , et que la réalité était bien différente !
En effet, la Tasmanie attire beaucoup de backpackers à présent, ce qui signifie beaucoup de monde sur le marché du travail ! Et comme toujours, les Asiatiques sont de nouveau bien là aussi !!
Et quand les Asiat’ sont là, et bien cela ne sent pas bon pour nous .
De plus, après avoir passé plusieurs jours à écumer toutes les fermes que l’on croisait sur notre route, nous comprenons qu’il n’y a que très peu de fermes familiales, la plupart étant gérées et dirigées par de grands groupes, ce qui ne nous a pas vraiment enchantés.
Bref, nous avons fini par décrocher un boulot dans une ferme de cerises pour une durée de 15 jours.
Mission : cueillir le plus de cerises possibles afin de remplir des seaux de 9 kg, chaque seau plein valant 9 dollars. Et oui, là ce n’est plus du paiement à l’heure comme dans les avocats mais du paiement au rendement, et nous étions curieux de savoir combien l’on pouvait gagner de cette façon-là. Mais bien évidement, les patrons ne sont pas fous, et à moins d’avoir de l’expérience ainsi qu’une bonne technique de cueillette, il est n’est pas vraiment possible d’en sortir une super paye.
Nous faisions des journées non-stop de 9 heures (on ne s’accordait volontairement aucune pause afin de cueillir un max de cerises; D’ailleurs, aucune photo souvenir de notre furtive carrière de "cueilleur de cerises", nous n’avions pas le temps !), et malgré cela, on tournait autour de 15 dollars/heure, alors que le salaire moyen pour un travail de cueillette payé à l’heure est de 22.8 dollars/heure, belle différence quand même !
En plus l’ambiance n’était pas top : c’était un peu la guerre des arbres entre les backpackers à celui qui aurait l’arbre le plus fourni, des managers qui n’hésitent pas à t’engueuler si par malheur, parmi les centaines de cerises que tu as mises dans ton seau, il y en a quelques unes qui ne sont pas très belles, qui ont perdu leurs queues ou bien encore qui n’ont pas été dédoublées… Bref, ce n’était pas le meilleur plan Bon, il faut avouer aussi que Alain était particulièrement lent et démotivé, et préférait observer les jolies coccinelles que de cueillir les cerises !
Au final, nous avons décidé de ne faire que 8 jours, ce qui nous a quand même permis de nous payer quasiment en totalité notre mois passé en Tasmanie. Pour çà c’était cool !
Nous avons été vraiment impressionnés par la diversité de paysage qu’offre cette île qui n’est pourtant pas immense. Il est d’ailleurs possible de croiser à plusieurs reprises les mêmes véhicules, notamment cette caravane qui n’avançait pas et derrière laquelle, telle une malédiction, nous sommes restés coincés plusieurs fois à quelques jours d’intervalle!
Oh non, encore elle!
L’île est une succession de collines,
de plaines,
de vallées,
de gorges,
de lacs,
Le lac Saint Clair, le plus profond des lacs australiens
Le magnifique lac Pedder, l'un des plus grands lacs artificiels d'Australie dû à ce barrage très contesté lors de sa construction en 1972 :
Toute une région d'une naturelle beauté qui disparut alors sous les eaux...
de rivières,
de champs à perte de vue,
de chaines de montagne,
De nombreux lacs glacières ponctuent ces paysages montagneux
Les belles "Cradle montains"
de cascades,
de forêts vierges impénétrables et inaccessibles telle une grande partie ouest de la Tasmanie,
de roches volcaniques
Voici "The Nut", un impressionnant rocher volcanique de 152 mètres de haut formé il y a plus de 12.5 millions d'années.
et de côtes déchiquetées.
Les routes passent au travers de paysage qui font penser tour à tour à une pampa d’Argentine,
une forêt équatoriale
ou encore à une savane d’Afrique.
Les 5400 kilomètres de côtes que possèdent la Tasmanie dévoilent tour à tour des plages paradisiaques de sable blanc aux eaux translucides,
La très belle plage de Boat Harbour
Beaucoup de plages restent encore très sauvages en Tasmanie
La magnifique baie des pirates
Mais ça c'est lorsqu'il fait beau!
En effet, le temps n'étant pas toujours au beau fixe, le changement d'ambiance est garanti!
Temps menaçant...
Wineglass Bay, considérée comme l'une des 10 plus belles plages au monde mais que nous avons vue sous les nuages...
Et vent violant avec sable qui fouette le visage...
Des falaises basaltiques où les vagues des quarantième rugissants viennent se briser dominent une grande partie de la côte "est",
de même que ces falaises et ces roches de granit rose faisant la spécificité du parc national de Freycinet :
Honeymoon bay qui porte bien son nom. Très jolie petite crique!
Un petit aire d’Estérel
D’étonnantes formations naturelles viennent compléter cette belle diversité de paysage, telles que la Tasman Arch :
le cape Raoul,
Avec ses roches formant des tubes verticaux
le Blowhole,
Un gouffre d'où jaillit l'eau de la mer directement dans les terres
le damier,
Plutôt original ce sol
ainsi que ces roches recouvertes d’un lichen orange et vert vif
donnant à une partie de la côte "est" le surnom de « baie de feu », et pour cause :
Il s’agit là d’un des plus beaux paysages de la Tasmanie, d'autant plus lorsque le soleil pointe son nez et accentue ainsi ces contrastes splendides entre le sable blanc, les roches colorées et le bleu turquoise de l’eau :
La Tasmanie possède également des espèces d’arbres uniques au monde dont le pin Huon permettant la construction de bateau de pêche et de plaisance exportés dans le monde entier.
On y trouve aussi tous les marsupiaux propres à l’Australie : De nombreux Wallabies curieux et surtout intéressés par la bouffe ,
Lui aussi voudrait bien monter dans le van! Il a bien senti le paquet de cacahuètes ouvert qui se trouve juste derrière la fenêtre
des wombats, une sorte de petit ourson trop attachant, curieux et marrant,
Comme tous les marsupiaux, ils possèdent eux aussi une poche ventrale.
Au niveau de leur postérieur se trouve une plaque osseuse leur permettant de se défendre en donnant des coups de culs , et pour l'avoir touché, on peut vous dire que cela doit faire mal car c'est du béton!
Aurore trop contente avec sa grosse peluche dans les bras
mais aussi des espèces spécifiques tel que l’échidnée de Tasmanie,
Une espèce d'ornithorynque dont le corps est recouvert de fourrure et de sacré piquants!
Il a une tête trop rigolote avec son petit nez,
et passe la plupart de son temps la tête fourré dans la terre à la recherche d'insectes à manger qu'il choppe avec sa longue langue collante.
Il est très difficile de pouvoir le prendre car ses piques sont vraiment pointus, et il s'accroche tellement bien dans la terre avec ses petites griffes qu'il est quasiment impossible de le déloger...
le platypus,
Encore de la famille des ornithorynques, on était trop content d'avoir la chance d'en observer un à l'état sauvage dans une rivière, car ils se font rares.
On dirait vraiment un animal pré-historique avec son gros nez bizarre.
Il s'agit de la seule espèces de mammifères pondant des œufs, et l'une des rares espèces de mammifères venimeux, le mâle ayant un éperon sur les pâtes arrières délivrant un venin très puissant et très douloureux pour l'homme.
et bien sûr, celui que l’on connaît tous, le fameux diable de Tasmanie.
Ohhh, trop mignon!
Oui, pas de doute, ils sont bien carnivore !
Oups, moins mignons!
Mais trop mignons quand même !
D’ailleurs, à chaque animal son panneau !
L'échidné
Le wombat
Comme vous le constatez, la Tasmanie est vraiment une belle destination pour les amoureux de la nature et de la tranquillité. Le rythme de vie y est vraiment très paisible, et même dans les villes, on ne peut pas dire qu’il se passe vraiment grand-chose...
En gros, la Tasmanie compte 4 villes principales que sont Devonport (ville industrielle sans intérêt), Lanceston (peut-être la plus vivante ), Queenstown (ville minière carrément glauque qui fut construite après que l’on eut découvert de l’or dans l’une de ses rivières en 1881. La ville et ses environs ressemble à un véritable désert à l’aspect lunaire
où les forêts furent rasées pour alimenter les fonderies et y creuser des mines,)
Aujourd’hui l’or n’y est plus mais les sols restent encore riches en d’autres minerais : plomb, fer, étain, zinc… et les mines sont donc toujours en activité
et Hobart que l’on pensait être plus animé et sympa mais qui s’est révélé bien austère. Bon, il faut dire que nous y étions un dimanche sous la grisaille, et nous n’avons donc pas vraiment apprécié cette ville malgré ses quelques bâtiments à l’architecture coloniale,
son port,
ses anciens entrepôts en pierre de taille restaurés et convertis en galeries d’art, boutiques, restaurants et cafés,
Salamanca Place, le cœur de la ville où se trouve certainement le plus de vie!
et son quartier historique de Battery Point, niché sur une petite colline en plein cœur de la ville, qui était à l’époque le lieu de vie de la garnison ainsi que l’emplacement du premier chantier naval.
A présent, il s’agit du quartier « chic » de la ville qui a su garder tout son charme avec ses jolies petites maisons fleuries en bois coloré
où même les chiens ont la classe !
Sorti des villes principales, on ne trouve plus que de petits villages où hameaux constitués de quelques maisons, un cheval, une vieille locomotive et des champs...
Il faut quand même vraiment aimer la solitude pour pouvoir vivre dans ces contrées !
Pour le côté historique, la visite du site de Port Arthur était particulièrement intéressante.
Port Arthur était le bagne idéal aux yeux des autorités britanniques de l’époque. En effet, il est situé tout au bout de la péninsule de Tasman, au sud-est de l’île, cette péninsule n’étant rattachée au reste de la Tasmanie que par une étroite langue de terre particulièrement belle à marée basse...
Mais à l’époque, ces quelques mètres de terre étaient gardés par des chiens féroces,
tandis que la mer était infestée de requins. Les prisonniers étaient donc totalement coincés sur la péninsule et n’avait que très peu de chance de pouvoir s’en échapper.
Port Arthur fut le principal bagne de l’île entre 1830 et 1877. La plupart des bâtiments furent détruits par des feux de brousse à la fin du siècle dernier, mais il est encore possible de voir aujourd’hui les imposants murs du pénitencier principal,
les tours de surveillance,
quelques maisons de gardiens de prison, l’église,
le tribunal,
la prison séparée destinée aux prisonniers condamnés au silence total
et l’asile.
Mise en scène un peu fouareuse d'Aurore ...
Il s’agissait à l’époque d’une véritable petite ville capable de loger plus de mille prisonniers, gardiens et familles, médecins…
En plus de ce bagne historique réputé très difficile et stricte, la péninsule de Tasman est également rattachée à une époque très sombre de la colonisation Britannique.
En effet, lorsque les premiers Européens arrivèrent en Tasmanie, la population aborigène était estimée à environ 10.000 individus.
En 1828, le gouverneur Britannique Arthur établit une loi autorisant les pionniers à tirer sur tout Aborigène à proximité des campements. Dans l’année qui suivit, les colons formèrent une chaîne humaine et parcoururent l’île du nord au sud afin de refouler les Aborigènes dans la péninsule de Tasman.
En l’espace de quelques décennies, pratiquement tous les Aborigènes furent massacrés. Les survivants de ce génocide, quant à eux, périrent de maladies apportées par l’homme blanc ou furent déportés dans des réserves situées dans d’autres îles du nord.
Plus récemment, en 1996, un homme armé tira sans raison sur la foule sur le site même de Port Arthur ainsi que dans ses alentours tuant 35 personnes et en blessant gravement 37 autres...
Un sacré passé que cette péninsule de Tasman et ce site de Port Arthur qui semble si calme et paisible aujourd’hui.
Nous finirons cet article par notre fil rouge de la boîte aux lettres original :
Très original
Euh... Pourquoi pas?
ainsi que par notre plus belle douche chaude publique face à la mer, le grand luxe!!
Nous nous retrouverons très bientôt sur cette mythique route australienne qu'est la Great Ocean Road!
Des bises depuis l'autre bout du monde!!
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Commentaires
2MamanSamedi 25 Mars 2017 à 08:45Tenir un wombat dans ses bras et voir un platypus dans son milieu naturel. Ca, je ne m'y attendais pas. C'est bien mignon. Si je me souviens bien, e, Amérique du sud, Aurore avait tenu un paresseux dans ses bras.
Reportage encore très intéressant. Merci et bonne continuation.
Gros bisous
3oliLundi 27 Mars 2017 à 13:48Génial cette photo avec le gros nounours, et tout le reste waw c'est top d'avoir vu tous ces animaux et ces beaux paysages! J'ai hâte de voir la suite! j'avais gardé cet article pour cette rentrée du lundi cétait bien agréable :)))!!!!
Gros bisousssssssss4CLAUDEMardi 18 Avril 2017 à 12:44J'adore tous ces animaux à poche ventrale... et tous ces magnifiques lacs et rochers colorés !!! Un grand merci pour ce travail colossal que vous faites après chaque découverte.
Ènormes bisous à vous deux !
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et ben quel calme sur toutes ces plages ! que de beaux paysages ! à voir la boîte aux lettres en forme de cochon rose on se dit qu'il y a des humains, des catholiques sûrement ha ha ! bon ok trop facile ! je vous embrasse tous les deux et continuez dans ces reportages si vivants bssss